[Visite privée] Exposition « De Monaco à Chantilly » au musée Condé

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Ce reportage sera diffusé samedi 22 novembre à 19h sur cette page.

Exposition « De Monaco à Chantilly : Une princesse des Lumières en quête de liberté”
18 octobre 2025 – 4 janvier 2026
Cabinet d’arts graphiques du Musée Condé
Château de Chantilly

Conçue en partenariat avec le palais princier de Monaco, cette exposition dévoile la vie romanesque et la commande artistique d’une figure féminine méconnue qui a marqué son histoire : Marie Catherine de Brignole-Sale, princesse de Monaco puis de Condé (1738-1813).

Pour cette visite privée, vous êtes accompagnés par Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et du musée vivant du Cheval au Château de Chantilly.

« Portrait de Marie Catherine de Brignole-Sale » (XIXe siècle ?) attribué à Antone Raphael Mengs (1728–1779) – Palais princier de Monaco

Née à Gênes le 16 septembre 1738, fille unique du marquis de Brignole-Sale et nièce de doge, Marie Catherine est issue de l’une des plus puissantes familles de cette influente république méditerranéenne. Élevée à Paris, celle qu’on qualifie de « plus jolie femme de France » est remarquée par le prince Honoré III de Monaco (1720-1795), plus âgé qu’elle et qui, bien qu’ayant espéré une alliance plus prestigieuse dans la noblesse française, s’est résolu à envisager un parti moins noble mais plus lucratif.

« Honoré III de Monaco, portrait au genou » attribué à Louis Tocqué (1696-1772) – Archives du Palais princier de Monaco
« Vue du palais de Monaco » (1732) par Dominique Joseph Bressan (1670-1746) – Palais princier de Monaco

La nouvelle princesse de Monaco donne naissance à deux garçons. Si elle tient son rang au sein de l’hôtel de Matignon, résidence du couple à Paris, l’ennui la gagne. Les rumeurs de sa liaison avec le prince de Condé, son refus de se rendre à Monaco, le caractère ombrageux et jaloux d’Honoré III, ses mauvais traitements rapportés par des témoins, conduisent à la demande formulée par la princesse d’une séparation devant le parlement de Paris.

« Hôtel de Matignon, façade, 57, rue de Varenne, Paris » (entre 1718 et 1736) par Jean Michel Chevotet (1698-1772) – Musée Carnavalet-Histoire de Paris
« Portrait de Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé » (avant 1818) par Madeleine Anne Deseine (1758-1839) – Musée Condé (Chantilly)

Cette lectrice des philosophes des Lumières existe en son nom propre et peut vivre librement ses passions, aux côtés de Louis Joseph de Bourbon, prince de Condé (1736-1818). À Paris, près du palais Bourbon, Alexandre Brongniart érige pour la princesse un hôtel de Monaco au cours des années 1770. Les plans monumentaux d’Alexandre Brongniart restituent l’ambition d’une princesse bâtisseuse et évoquent ses intérieurs.

« Élévation de la façade sur la cour de l’hôtel de Monaco » (vers 1774) par Alexandre Théodore Brongniart (1739-1813) – Musée Carnavalet-Histoire de Paris
« Le Château de Betz, côté de l’arrivée » (1808) par Olimpe Neveux (actif vers 1800) d’après Constant Bourgeois (1767-1841) – Musée Condé de Chantilly
« Plan du Pavillon de Vénus/ avec les accessoires qu’on y ajoute les soirs des jours de fêtes » (1787) par Claude Mathieu Delagardette (1762-1805) – Musée Condé de Chantilly

Le prince de Condé et la princesse de Monaco s’adonnent à la même frénésie de construction de résidences et d’aménagement de jardins. Non loin de Chantilly, Marie Catherine élit le château de Betz (Oise) comme son ultime refuge. Là, en miroir de ce que le prince de Condé imagine au Palais Bourbon ou à Chantilly, elle est la promotrice d’une aspiration nouvelle, rousseauiste, d’un retour à la nature, mais aussi du goût pour les fabriques pittoresques, ornant les jardins qu’on appelle « anglo-chinois ».

« Une fontaine dans des ruines médiévales » (1765) par Hubert Robert (1733-1808) – Bibliothèque municipale de Besançon
« Vue animée d’une forteresse aux armes de la princesse de Monaco : projet pour les jardins de Betz » (vers 1785) par Hubert Robert (1733-1808) – Musée Condé de Chantilly

Hubert Robert collabore avec le prince et la princesse. Contemporain de nombreuses destructions médiévales, il devient, peut-être malgré lui et encouragé par ses mécènes princiers, l’un des initiateurs en France d’une esthétique médiévale promise à un brillant avenir.

« La Princesse de Monaco (née Marie Catherine de Brignole-Sale) (1738-1813) » (1783) par Claude Dejoux (1732-1816) – Musée du Louvre

Quand survient la Révolution française, le prince de Condé prend la tête de l’une des principales armées de la contre-révolution et la princesse de Monaco le suit sur les routes d’une émigration ballottée dans l’Europe entière. En Angleterre, la princesse de Monaco peut enfin épouser le prince de Condé. Le couple est alors âgé de plus de 70 ans.

« Vues de Betz. 2 vue de l’hermitage » (vers 1800) par Jacques François Chéreau (1742-1794) – Collection particulière

Commissariat de l’exposition

Mathieu Deldicque, conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Condé et du musée vivant du Cheval au Château de Chantilly
Thomas Fouilleron, directeur des Archives et de la Bibliothèque du palais princier de Monaco

En savoir +

Consultez la page dédiée à l’exposition sur le site Internet du Château de Chantilly.

« L’Amour embrassant l’Amitié » (1758) par Jean Baptiste Pigalle (1714-1785) – Musée du Louvre

Exposition « De Monaco à Chantilly : Une princesse des Lumières en quête de liberté”
18 octobre 2025 – 4 janvier 2026
Cabinet d’arts graphiques du Musée Condé
Château de Chantilly

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