Exposition « Marcel Proust. La fabrique de l’œuvre »
11 octobre 2022 – 22 janvier 2023
Bibliothèque nationale de France
Site François-Mitterrand
Comment Marcel Proust a-t-il composé « À la recherche du temps perdu » ?
Comment cette œuvre a-t-elle été imaginée et fabriquée, y compris après la mort de l’écrivain en 1922 ?
L’exposition raconte l’histoire de ce chef-d’œuvre de la littérature en s’appuyant sur les résultats de la recherche proustienne des dernières décennies.
Pour célébrer le 100ème anniversaire de la disparition de Marcel Proust le 18 novembre 1922, la Bibliothèque nationale de France permet aux visiteurs de découvrir gratuitement l’exposition consacrée à la fabrique d’ « À la recherche du temps perdu » au cours de la journée du 18 novembre 2022.
À l’occasion de cet anniversaire, je vous propose de découvrir l’exposition grâce à Guillaume Fau, conservateur en chef, chef du service des Manuscrits modernes et contemporains au département des Manuscrits de la BnF.
L’exposition propose de découvrir près de 370 documents – manuscrits, tableaux, photographies, objets, costumes –, issus de l’exceptionnel fonds Proust de la Bibliothèque et d’autres collections publiques ou privées.
« Longtemps, je me suis couché de bonne heure »
La célèbre première phrase du roman est conçue entre 1909 et 1913, modifiée par Proust au fil des projets. Une première mise en scène du souvenir apparaît et se fixe dans les cahiers de brouillon du « Contre Sainte-Beuve ». Elle est remplacée sur la dactylographie par la version destinée au « Temps perdu ». C’est en la corrigeant que Proust trouve le fameux : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Pourtant, sur le premier placard d’imprimerie de « Du côté de chez Swann », la phrase est barrée. Proust la récrira dans la marge.
Le parcours de l’exposition met en lumière l’histoire éditoriale, du refus de « Du côté de chez Swann » par les éditions de la NRF, alors que Gaston Gallimard deviendra dès le deuxième tome l’éditeur indissociable du nom de Proust, à la construction de la postérité de l’œuvre, sans oublier la consécration par le prix Goncourt en 1919.
À l’automne de 1922, Marcel Proust, déjà très affaibli par un asthme chronique, contracte une pneumonie et refuse tous les soins. Il s’éteint le 18 novembre. La nuit précédente, il dictait encore à Céleste Albaret des ajoutages pour la mort de Bergotte, évoquait l’ « incroyable frivolité des mourants ». Publiée dans La NRF du 1er décembre, quelques jours après sa mort, l’annonce du plan qu’il prévoyait pour la suite et la fin d’À la recherche du temps perdu montre qu’il aura tenu, jusqu’au bout, à la « construction » de son œuvre.
Commissariat de l’exposition
Antoine Compagnon, de l’Académie française, professeur émérite au Collège de France
Guillaume Fau, conservateur en chef, chef du service des manuscrits Manuscrits modernes et contemporains au département des Manuscrits.
Nathalie Mauriac Dyer, directrice de recherche à l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM, CNRS-École normale supérieure)
En savoir +
Consultez le site Internet de la BnF.