Exposition « Vincenzo Gemito (1852-1929). Le sculpteur de l’âme napolitaine »
15 octobre 2019 – 26 janvier 2020
Petit Palais – Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Vincenzo Gemito (1852-1929) est l’une des personnalités les plus fortes de l’art italien de la fin du XIXe siècle. Toujours célèbre en Italie mais oublié en France, ce sculpteur et dessinateur est l’auteur d’une œuvre abondante qui comporte aussi bien des portraits de célébrités que d’inconnus du peuple des rues napolitaines.
Pour la première fois en France, une exposition est consacrée à Gemito… et c’est au Petit Palais que cet événement a lieu. Avant de découvrir la visite privée exclusive tournée avec le directeur scientifique de l’exposition, je vous invite à découvrir Gemito en images.
Enfant abandonné à la naissance, Gemito passe ses jeunes années dans les rues de Naples, vivant de petits métiers et observant autour de lui les artisans qui fabriquent les personnages pour les crèches.
Le bronze le fascinera également. Son goût pour la technique de la fonte à la cire perdue date certainement de son enfance et de la découverte des statues en bronze de Pompéi comme le « Cupidon portant une oie » (photos ci-dessus).
Dès l’âge de 17 ans, Gemito crée son premier chef-d’œuvre, qui est aussi sa première sculpture conservée : « le Joueur de cartes » (photo ci-dessus), un gamin des rues assis par terre, la tête baissée sur son jeu.
Gemito a tout juste 18 ans quand il s’installe dans le cloître abandonné du couvent de Sant’Andrea delle Dame. Il exécute des têtes juvéniles en terre cuite de jeunes napolitains exprimant autant la gravité que l’inquiétude des gens élevés dans la pauvreté.
En 1873, par l’intermédiaire de son maître Domenico Morelli, il exécute le buste de Giuseppe Verdi, (photo ci-dessus) alors de passage à Naples pour la production de ses opéras « Don Carlos » et « Aïda ». Le buste devient aussitôt célèbre.
Gemito réalise aussi les portraits des artistes qui l’entourent, notamment celui de Morelli, son professeur (photo ci-dessus).
À 25 ans, Gemito fait scandale à Paris au Salon de 1877 avec le grand bronze de son Pêcheur napolitain (photos ci-dessus). Le petit garçon nu accroupi sur un rocher, tantôt appelé « crapaud », « crétin » ou « petit monstre » par les critiques, choque par son réalisme, mais attire la foule des visiteurs. Le bronze original, conservé au musée du Bargello (Florence) est présenté à côté du plâtre préparatoire, conservé au musée de Capodimonte (Naples).
Gemito rentre à Naples en 1880. Sa compagne Mathilde y meurt en avril 1881. Désespéré, le sculpteur part pour quelques mois à Capri, où il modèle plusieurs petits bustes. L’année suivante, il rencontre et épouse peu après Anna Cutolo (photos ci-dessous), qui pose pour les peintres et devient sa nouvelle muse.
À partir de 1885, l’état mental de Gemito commence à s’altérer. Il s’enferme alors dans une sorte d’exil volontaire. Il revient à ses sujets de prédilection, la représentation de jeunes pêcheurs et d’adolescents nus (photos ci-dessous).
Malgré son isolement, Gemito continue à travailler et surtout à beaucoup dessiner. Son talent s’épanouit alors dans de très grands dessins, notamment des portraits, aussi bien de femmes de la campagne que de membres de la bourgeoisie.
Au cours des 20 dernières années de sa vie, Gemito a voulu se confronter à la sculpture antique. Il multiplie alors de façon obsessionnelle les représentations d’Alexandre le Grand (photos ci-dessous), avec lequel il semble s’identifier.
C’est du revers de la Tasse Farnèse, conservée au Musée national (Naples), que Gemito s’est inspiré pour sa représentation de la tête de Méduse sur le médaillon en argent et vermeil du Getty Museum (photo ci-dessous).
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
Source : dossier de presse de l’exposition
En savoir +
Sur le site Internet du Petit Palais.