[Exposition] Madagascar au Musée du Quai Branly

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Exposition « Madagascar. Arts de la Grande Île »
18 septembre 2018 – 1er janvier 2019
Musée du Quai Branly – Jacques Chirac

Pour la première fois depuis 1946 et l’exposition « Ethnographie de Madagascar » au Musée de l’Homme, une exposition propose un panorama général de la création artistique malgache. Près de 360 pièces sont rassemblés au Musée du Quai Branly jusqu’au 1er janvier 2019.

Pommeau d’une canne en bois de style Bara (début du 20e siècle) – Collection Bertil Akesson, Jr

Madagascar dans l’espace et dans le temps

Madagascar est une très grande île située au large des côtes africaines orientales. Si les Européens ne s’installent sur l’île qu’à partir de 1500, elle est depuis plusieurs siècles un carrefour d’influences des régions africaines, arabes, indiennes et d’Asie du sud-est.

« Élégantes Merina » (vers 1920) par Ramilijaona (1887-1948) – Musée du Quai Branly

De très nombreuses œuvres des 19ème et 20ème siècles illustrent la période de la constitution d’un royaume malgache et celle de la colonisation de l’île par les Français.

« Maternité d’Antaïsaka » par Anna Quinquaud (1890-1984) – Musée du Quai Branly
« Lutteurs » (annés 1930) par le sculpteur Tsida, élève d’Anna Quinquaud – Musée du Quai Branly

Les recherches récentes laissent supposer une occupation humaine dans le nord de l’île remontant à 4.000 ans., bien avant l’arrivée des populations d’Asie qui apporteront le riz et le cocotier entre le 5ème et le 8ème siècle.

Poteau funéraire par Jean-Jacques Efiaimbelo – Musée du Quai Branly

Le zébu

Animal emblématique de l’île, le zébu rejoint Madagascar depuis le continent africain vers le 10ème siècle. La possession d’un cheptel est un symbole de prestige, de richesse et de pouvoir.

Boîte gigogne (19e siècle) avec un zébu en vannerie – Musée du Quai Branly

Art colonial et artistes malgaches

L’art et l’histoire de l’art de Madagascar ont été profondément marqués par la présence coloniale, notamment française, pendant plus d’un demi-siècle.

La peinture est introduite à Madagascar en 1826. En 1913, une école de peinture ouvre ses portes dans la capitale et, en 1922, c’est une école des Beaux-Arts sur le modèle français.

« Un intérieur Merina » (1921) par Antoine Ratrena – Musée du Quai Branly
Pot à miel avec couvercle (début du 20e siècle) de la Province de Fianarantsoa – Musée du Quai Branly
Bouteille (19e siècle) de style Merina et pot (début du 20e siècle) en terre cuite – Musée du Quai Branly

L’art du monde des vivants

L’architecture malgache repose sur deux principes clés. Compte tenu de l’importance du culte des ancêtres, le tombeau est doté d’une valeur supérieure à celle de la maison. L’intérieur de la maison compte peu de meubles : les portes et les volets en bois sont les supports privilégiés du décor sculpté.

Bois de lit (19e siècle) de style Merina (19e siècle) – Musée du Quai Branly

Le lit est le meuble le plus important, par sa taille certes et sa signification puisqu’il indique le statut social de son propriétaire. Au 19ème siècle, les images de défilés militaires deviennent des sources d’inspiration pour ces décorations.

Bois de lit (19e siècle) de style Merina (19e siècle) – Musée du Quai Branly
Montant de lit (19e siècle) de style Sakalava – Musée du Quai Branly
Montant de lit (19e siècle) de style Sakalava – Musée du Quai Branly

Boîtes et contenants

Des boîtes, corbeilles, étuis, coffres et pots, sculptés dans le bois ou tressées, servent à conserver les petits objets et denrées. Ils sont conservés sur des étagères ou suspendus au-dessus du lit.

Porte-documents et boîte (début du 20e siècle) – Musée du Quai Branly

L’art de la vannerie

Paille de riz, joncs, roseaux, feuilles de palmes : toutes les fibres végétales sont utilisées pour être tressées ou tissées. Aux objets utilitaires – nattes, récipients et paniers – s’ajoute une vannerie plus décorative – rideaux, boîtes et étuis, sets de table.

Étui (début du 20e siècle) de style Mahafaly – Musée du Quai Branly

Les coiffes et les chapeaux

L’art de la parure est soumis aux changements d’identité sociale, religieuse, aux modes et aux influences venues d’ailleurs.

Bonnet en fibres végétales provenant de l’île Sainte-Marie – Musée du Quai Branly
Bonnets et chapeaux – Musée du Quai Branly
Coiffe magique en bois, perles, textile et fibres végétales – Musée du Quai Branly

Les instruments de musique

Madagascar est ainsi souvent nommée « l’île des musiciens ». En toute occasion, profane ou sacrée, la musique, les chants et les danses sont présents.

à gauche : Cithares tubulaires Valiha en bambou, os, fil métallique, cuir et tissus – Musée du Quai Branly et Collection Ghysels (Belgique)

Les cithares tubulaires sont d’origine austronésienne, l’accordéon et le violon sont européens, les flûtes et luths sont arrivés avec les voyageurs arabes et les tambours renvoient au continent africain.

Détail d’une cithare tubulaire Valiha – Musée du Quai Branly

Les mondes invisibles et parallèles

Le monde des esprits, celui des ancêtres, est partout présent. Les croyances, le sacré sont matérialisés par des objets impliqués dans les cérémonies qui unissent les vivants et les morts.

Statuette du Bilo (un rite ressemblant à un exorcisme) en bois de mahatambelo – Collection Jacques Lombard (Paris)

Vers le sacré

Les Malgaches, qui ont gardé le système de croyances de leurs ancêtres, ne sont pas polythéistes, mais plutôt hénothéistes : ils reconnaissent la suprématie d’un seul dieu, tout en admettant l’existence d’une multitude d’esprits. Les ancêtres sont les médiateurs entre les vivants et le Créateur.

Statuettes à fonction protectrice – Musée du Quai Branly

Pouvoir et puissances

Certains objets détiennent un pouvoir de protection sur ceux qui les possèdent : les amulettes Ody protègent un individu et les talismans Sampy protègent une communauté.

Collier avec couple enlacé (19e siècle) de style Masikoro – Musée du Quai Branly

Ody Fitia (ou Ampela) – Collection particulière

Ody Mohara en corne – Musée du Quai Branly

Ody en bois, jonc, verre et tissu – Musée du Quai Branly

Ody Mohara aux deux personnages enlacés – Collection Guy Porré et Nathalie Chaboche, Uccle (Belgique)
Panier (19e siècle) contenant les graines qui étaient utilisées par un devin-guérisseur – Musée du Quai Branly

Réussir sa mort

Les tombeaux sont de véritables constructions qui jouent un rôle fondamental dans l’hommage rendu aux ancêtres mais qui exposent aussi un signe ostentatoire de prestige et de richesse de la famille du défunt.

Homme à la sagaie, statue féminine de style Vezo et base de poteau funéraire en bois de mendoravina – Collections particulières (Belgique)

Les aloalos, poteaux funéraires aux motifs traditionnels, surplombent les sépultures. Avec un jeu de superpositions de formes géométriques, de figures humaines et animales, ils évoquent la vie des défunts.

au centre : personnage avec un enfant (première moitié du 20e siècle) – Institut de civilisations, musée d’art et d’archéologie de Madagascar
Poteau funéraire (19e siècle) du sud de Magadascar – Musée du Quai Branly

Sur le poteau ci-dessus sont accrochés cinq cranes de bovinés, vraisemblablement sacrifiés pour honorer les défunts et assurer la protection de leurs âmes. Au-dessus se trouve une figure féminine tenant un petit garçon, le visage de ce dernier est caché contre le torse de la femme. L’ensemble est terminé au sommet par deux figures d’oiseaux. Ils évoquent l’âme des ancêtres tandis que la femme et son enfant, figure de la régénération, annoncent une nouvelle vie.

Sculptures rituelles avec couple (fin 17e – début 18e siècle) de style Sakalava – Metropolitan Museum of Art (New-York) et Musée du Quai Branly

Ces chapiteaux sont surmontés des statues d’un couple représenté côte à côte. La femme porte ses mains sur le ventre et une cruche à eau sur la tête.

Poteau funéraire Aloalo provenant de la Province de Toliara – Musée du Quai Branly

En savoir +

source : dossier de presse de l’exposition

Musée du Quai Branly – Jacques Chirac
37, quai Branly 75007, Paris
218, rue de l’Université 75007, Paris

Musée ouvert mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h.
Jeudi, vendredi, samedi de 11h à 21h.
Fermeture hebdomadaire le lundi (sauf pendant les petites vacances scolaires)
Fermeture le 1er mai et le 25 décembre

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