Tableau daté et signé 1822, conservé au musée du Louvre
Côme Fabre, conservateur du Patrimoine au musée du Louvre et commissaire de l’exposition « Eugène Delacroix (1798-1963) », présente ce chef-d’œuvre, l’une des premières grandes compositions du peintre.
Vous qui entrez, laissez toute espérance. » – Dante dans « La divine comédie »
Dante, reconnaissable à sa coiffe rouge, et Virgile, avec sa couronne de lauriers, sont représentés sur la barque les menant aux Enfers. Figuré sur la droite de la composition, Phlégias, le quatrième gardien de l’Enfer, manie le gouvernail. Pour peindre son dos, Delacroix s’est très probablement inspiré du célèbre « Torse du Belvédère » qu’il aurait copié à partir d’un moulage en plâtre.
Le pinceau est large et ferme, la couleur simple et vigoureuse, quoiqu’un peu crue. L’auteur […] jette ses figures, les groupe et les plie à volonté avec la hardiesse de Michel-Ange et la fécondité de Rubens. Je ne sais quel souvenir des grands artistes me saisit à l’aspect de ce tableau ; je retrouve cette puissance sauvage, ardente, mais naturelle, qui cède sans effort à son propre entraînement. Je ne crois pas m’y tromper, M. Delacroix a reçu le génie ; qu’il avance avec assurance, qu’il se livre aux immenses travaux, condition indispensable du talent ; et ce qui doit lui donner plus de confiance encore, c’est que l’opinion que j’exprime ici sur son compte est celle de l’un des grands maîtres de l’école. » – Adolphe Thiers
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Lire « La divine comédie » de Dante sur le site Gallica de la BNF