Exposition « Peindre hors du monde. Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing »
5 novembre 2021 – 6 mars 2022
Musée Cernuschi (Paris)
« Le pavillon de la félicité parfaite » : c’est le nom donné par Ho Iu-kwong (1907-2006) à son exceptionnelle collection de peintures chinoises anciennes. Ce nom évoque à la fois la félicité inséparable de la contemplation des chefs-d’œuvre, mais aussi celle qui naît de l’accomplissement d’une action généreuse.
Les 100 chefs-d’œuvre, exposés jusqu’au 6 mars 2022 à Paris, sont nées du pinceau des plus grands maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). La collection, offerte en 2018 au musée d’art de Hong Kong, est présentée en Europe pour la première fois.
Suivez Éric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi, pour vivre quelques instants en retrait du monde, parmi les forêts et les montagnes, avec les sages et les poètes chinois.
Le musée d’art de Hong Kong conserve un peu plus de 7.000 calligraphies et peintures chinoises. Parmi les plus précieuses d’entre elles, figurent les œuvres rassemblées par le collectionneur et philanthrope Ho Iu-kwong. Cette collection, initiée dans les années 1950, a permis de préserver un patrimoine qui semblait alors promis à la dispersion.
Ainsi, les jardins du Sud de la Chine évoqués par les peintres Shen Zhou ou Wen Zhengming présentent l’image poétique d’un idéal partagé par de nombreux lettrés de leur temps. Au sein d’une vie principalement dédiée aux devoirs de leurs charges administratives, certains entrevoient dans ces coins de nature, des lieux où la quête de sagesse devient possible grâce à l’étude et la méditation.
Le genre du paysage exerce un rôle majeur dans l’histoire de la peinture chinoise depuis la dynastie des Song (960-1279). Sous les Ming, paysages et jardins sont investis de nombreuses significations, reflets des pratiques collectives, mais aussi des aspirations les plus personnelles.
L’effondrement de la dynastie Ming et la conquête de l’empire par les Mandchous sont des événements profondément traumatisants pour les lettrés de l’époque. La prise de Pékin en 1644 et la fondation d’une nouvelle dynastie sont suivies de quarante ans de résistance armée. Dans ce contexte, nombreux sont ceux qui s’isolent dans les montagnes, renonçant à la carrière de fonctionnaire et masquant leur identité. Certains deviennent moines.
« La réussite vraie n’est que cela,
Pour embrasser de lointains horizons, nul besoin de relations !
Il semble qu’on ne garde rien des jouissances accomplies,
Qu’on doit céder ce que nous chérissons aux excentriques,
Je désigne ces milliers de roches superposées
Et conquiers des falaises hautes de cent pieds.
Quand pourrai-je déplacer ma maison couverte de tuiles
Pour m’installer en voisin d’un vieux pin ? » – Huang Daozhou traduit par Radu Bikir
Commissariat de l’exposition
Commissaires :
Eric Lefebvre, directeur du musée Cernuschi
Maria Mok, directrice du musée d’art de Hong Kong
Maël Bellec, conservateur en chef au musée Cernuschi
Yuen-kit Szeto, conservateur en chef au musée d’art de Hong Kong Hing-sun Tang, conservateur au musée d’art de Hong Kong
Conseiller scientifique :
Cédric Laurent, professeur à l’Université Rennes 2
En savoir +
Consultez la page spéciale sur le site Internet du musée Cernuschi.
Peut on y aller sans réservation
Bonjour,
Compte-tenu de la forte affluence, le site Internet du musée Cernuschi conseille « fortement » de réserver en ligne un billet horodaté, même en cas d »accès gratuit, sur http://www.billetterie-parismusees.paris.fr.
Bonne visite !
Toujours intéressant.
La poésie, indispensable et malheureusement peu répandue