Exposition « Graver la Renaissance. Étienne Delaune et les arts décoratifs »
16 octobre 2019 – 3 février 2020
Musée national de la Renaissance – Château d’Écouen
Le nom d’Étienne Delaune n’est guère connu au-delà du cercle des spécialistes.
Aussi, le Musée national de la Renaissance a décidé de consacrer sa nouvelle exposition temporaire à cet orfèvre et graveur français (1518/19-1583) et à son influence sur les arts décoratifs. Ses estampes ont servi de source d’inspiration constante aux artisans, émailleurs, orfèvres ou armuriers.
Julie Rohou, conservateur du patrimoine au Musée national de la Renaissance, nous guide dans l’exposition, à la découverte du travail et des influences de cet artiste.
L’exposition présente plus de 130 objets, gravures et dessins dont certains n’avaient jamais été exposés en France. Elle bénéficie notamment de prêts de la Bibliothèque nationale de France, du Musée du Louvre, du Victoria and Albert Museum de Londres ou encore des Musées du Vatican.
A la Renaissance, il n’est pas rare qu’un orfèvre se tourne vers la gravure : les outils sont les mêmes et la production d’estampes lui procure un complément de revenus appréciable. Plus de 400 estampes seront ainsi gravées par Étienne Delaune d’après les plus grands peintres de son temps, notamment Baptiste Pellerin et Primatice.
Pour réaliser une estampe, l’artiste reporte un modèle dessiné sur une plaque de cuivre en l’incisant à l’aide d’un burin. Les formes, les nuances et les contrastes sont obtenus par un jeu de traits et de points plus ou moins profonds. La plaque est ensuite encrée et mise sous presse.
On a longtemps considéré qu’Étienne Delaune inventait les scènes qu’il gravait et qu’il était l’auteur de nombreux dessins très proches de ses estampes. Des recherches récentes ont permis de redonner la plupart de ces dessins au peintre Baptiste Pellerin. À la Renaissance, le graveur était davantage valorisé par rapport à celui qui lui fournissait ses modèles : Delaune est ainsi le seul à signer les estampes.
La petite taille des estampes de Delaune est parfaitement adaptée aux arts décoratifs car elle évite aux artisans des mises à l’échelle complexes.
Delaune a si bien incarné l’esprit du XVIe siècle français que les faussaires se sont naturellement tournés vers ses modèles pour « faire vrai ». C’est le cas pour ce pendentif à col représentant le meurtre d’Abel par Caïn, réalisé par le faussaire Reinhold Vasters (1827-1909).
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Remarquable visite d’exposition, commentaires excellents… qui m’ont permis de découvrir Delaune. Magnifiques oeuvres présentées. Bravo encore