[Visite privée] Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes » au musée d’Orsay

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Ce reportage sera disponible sur cette page à partir de samedi 30 novembre à 19h.

Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes »
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
Musée d’Orsay (Paris)

L’exposition prend pour sujet la prédilection de Gustave Caillebotte (1848-1894) pour les figures masculines et les portraits d’hommes, et interroge la modernité si radicale des chefs-d’œuvre de l’artiste au prisme du nouveau regard que l’histoire de l’art porte sur les masculinités du XIXe siècle.

Pour cette visite privée exceptionnelle, vous êtes accompagnés par Paul Perrin, conservateur et directeur de la conservation et des collections au musée d’Orsay.

« Portrait de l’artiste » (vers 1892) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, achat avec les fonds d’une donation anonyme canadienne, 1971

Bâtie autour de « Jeune homme à sa fenêtre » et « Partie de bateau », ainsi que du chef-d’œuvre « Rue de Paris ; temps de pluie », prêté par l’Art Institute of Chicago, l’exposition compte environ 144 œuvres. Elle réunit les plus importants tableaux de figures de Caillebotte mais aussi un important ensemble d’études peintes et de dessins préparatoires pour ses compositions les plus célèbres, comme « Raboteurs de parquets » ou « Le Pont de l’Europe » (Genève, musée du Petit Palais).

« Partie de bateau [Canotier au chapeau haut de forme] » (vers 1877-1878) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay, acquis grâce au mécénat exclusif de LVMH, 2022
« Rue de Paris; temps de pluie » (1877) par Gustave Caillebotte – The Art Institute of Chicago, Charles H. and Mary F. S. Worcester Collection, 1964.336

Caillebotte n’observe et ne peint que ses contemporains les plus immédiatement proches de lui : ses frères, ses amis, les passants dans les rue de Paris au bas de chez lui, des ouvriers ou domestiques travaillant pour sa famille, les hommes avec qui il canote sur l’Yerres où navigue sur la Seine.

À gauche : « Raboteurs de parquet » (1876) par Gustave Caillebotte – Collection particulière / à droite : Détail de « Les Raboteurs de parquet » (1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’Orsay
Détail de « Raboteurs de parquets [Les Raboteurs de parquet] » (1875) par Gustave Caillebotte (1848–1894) – Musée d’Orsay, don des héritiers de Gustave Caillebotte par l’intermédiaire d’Auguste Renoir, son exécuteur testamentaire, 1894
Détail d’une étude pour « Raboteurs de parquets : jeune homme assis par terre, vu de profil gauche » (vers 1875) par Gustave Caillebotte – Musée d’Art et d’Histoire Pissarro (Pontoise)

L’audace de son art, avec ses cadrages immersifs et « photographiques » inédits et son goût des puissants contrastes de lumière et de couleurs, réside aussi dans la façon dont il a fait entrer de nouvelles figures dans l’histoire de la peinture, comme celles de l’ouvrier urbain, du sportif ou encore de l’homme nu à sa toilette.

« Canotiers [Canotiers ramant sur l’Yerres] » (1877) par Gustave Caillebotte – Collection particulière
« Homme s’essuyant la jambe » (vers 1884) par Gustave Caillebotte – Collection particulière

Dans un monde en mutation, où le « triomphe de la virilité » (selon l’expression de l’historien Alain Corbin) commence doucement à se fissurer, ces figures nouvelles participent alors pleinement à la redéfinition d’un nouvel idéal masculin viril et moderne. Idéal qui est aussi celui de l’artiste, qui semble aussi bien s’identifier à ces hommes que les admirer.

Détail de Jeune homme à sa fenêtre » (1876) par Gustave Caillebotte – J. Paul Getty Museum (Los Angeles)

La plupart des modèles que Caillebotte fait poser dans son appartement sont de jeunes hommes non mariés et sans enfant comme lui, rentiers, fonctionnaires ou artistes. Certains sont saisis dans des attitudes contemplatives, regardant la ville à distance depuis les balcons, d’autres, installés plus ou moins confortablement dans des sofas et fauteuils, nous jettent des regards où se lit une certaine gravité ou plus simplement l’ennui.

« Autoportrait au chevalet » (1879) par Gustave Caillebotte – Collection particulière

À travers les sections de l’exposition se dessine, en creux, un portrait de Caillebotte aux multiples facettes (le bourgeois, le peintre impressionniste, le collectionneur et l’amateur, le célibataire, le sportif etc.), mais qui garde encore une part de son mystère.

« Les rose, jardin du Petit-Gennevilliers » (vers 1886) par Gustave Caillebotte – Collection particulière

Commissariat de l’exposition

Musée d’Orsay
Paul Perrin, conservateur en chef et directeur de la conservation et des collections, musée d’Orsay ; avec la collaboration de Fanny Matz, chargée d’études documentaires au musée d’Orsay, Paris.
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025

J. Paul Getty Museum
Scott Allan, curator of Paintings, The J. Paul Getty Museum.
25 février – 25 mai 2025

Art Institute of Chicago
Gloria Groom, Curator of Painting and Sculpture of Europe and chair and David and Mary Winton Green, The Art Institute of Chicago ; avec la collaboration de Megan True, curatorial assistant, Department of Painting and Sculpture of Europe, The Art Institute of Chicago.
29 juin – 5 octobre 2025

« Le Pont de l’Europe » (1876) par Gustave Caillebotte – Association des amis du Petit Palais (Genève)

En savoir +

Consultez la page spéciale dédiée à l’exposition sur le site Internet du musée d’Orsay.

Exposition « Caillebotte. Peindre les hommes »
8 octobre 2024 – 19 janvier 2025
Musée d’Orsay
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing
75007 Paris

« Autoportrait au chapeau d’été » (vers 1873) par Gustave Caillebotte – Collection particulière

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