Exposition « Manuscrits de l’extrême : Prison, passion, péril, possession »
Bibliothèque nationale de France (Paris)
9 avril – 7 juillet 2019
La Bibliothèque nationale de France présente près de 150 manuscrits, parmi lesquels des écrits de Marie Curie, Victor Hugo, Saint-Simon, Paul Celan ou Alfred Dreyfus, ainsi que des mots d’anonymes, simples soldats, prisonniers, hommes et femmes ordinaires traversant une période de la vie où tout bascule.
Une exposition au propos sensible et qui vous « prend aux tripes ».
Suivez Laurence Le Bras, commissaire de l’exposition, pour une visite audio exclusive et découvrez les histoires que nous racontent ces documents exceptionnels.
Pour en savoir + sur l’exposition, rendez-vous sur le site de la BnF en cliquant ici : BnF.
Mon petit Papa chéri, nous sommes dans le train pour l’Allemagne toutes les deux, bonne santé bon moral. Renseigne toi Croix Rouge. Ne t’inquiète pas pour nous. Courage mon Petit Père. À bientôt. C’est la fin ! Nous t’embrassons bien bien fort.. Tes deux petites filles qui t’aiment de de tout leur cœur. Simone, Marie » – Simone et Marie Alizon – Message jeté du train de déportation 24 janvier 1943.
En toute amitié à mes camarades féminins et masculins qui m’ont précédé et me suivront dans cette cellule. Qu’ils conservent leur foi. Que Dieu évite ce calvaire à ma bien aimée fiancée. » – Signature illisible au dos d’une chaise retrouvée au siège de la Gestapo à Paris
Mon Dieu, ayez pitié de moi !mes yeux n’ont plus de larmes pour pleurer pour vous mes pauvres enfants ; adieu, adieu ! Marie-Antoinette » – Annotation quelques heures avant son exécution, 16 octobre 1793
Je commence aujourd’hui le récit de ma triste et épouvantable vie… » – Alfred Dreyfus, Journal, île du Diable (Guyane), 1895-1896
(…) Si cela vous est possible, envoyez mon corps à l’adresse que vous voyez sur la couverture, après avoir averti ma chère femme avec tous les ménagements possibles. Faîtes-moi faire un petit cercueil, quatre planches ça suffit , payez avec mon argent. Merci et adieu. Vengez-nous pour le bonheur de la France. Courage. » – Julien Meullenaere, Mort pour la France entre 1914 et 1915 – Lettre contenant ses dernières volontés, trouvée près de son corps
L’usage des mots dans une situation extrême prend souvent la forme d’un acte nécessaire, mais se heurte aussi à l’impasse du langage, la difficulté à exprimer et à transmettre le plus fidèlement possible les émotions ou les tourments les plus vifs.
L’urgence ou l’angoisse dont témoignent souvent la graphie, l’utilisation d’encres ou de papiers de fortune, montrent à quel point, dans des situations extrêmes, le manuscrit fait corps avec les circonstances dramatiques traversées par leur auteur.
Je n’ai pas eu l’occasion de voir cette exposition mais l’article est passionnant, merci !
Difficilement soutenable ! Merci encore pour ce partage !