Au musée du Louvre, la galerie d’Apollon vient de rouvrir ses portes au public à l’issue de plusieurs mois de travaux. La rénovation a notamment permis l’installation de nouvelles vitrines pour la présentation des Diamants de la Couronne. Un dispositif astucieux d’éclairage permet de faire briller de mille éclats les facettes des pierres les plus précieuses d’un trésor inestimable : les Diamants de la couronne !
La galerie d’Apollon est un chef-d’œuvre rassemblant des peintures, sculptures et tapisseries, enchâssées dans la voûte et le décor des murs. Elle servit de modèle à la galerie des Glaces du château de Versailles.
Le 6 février 1661, un décor éphémère pour un somptueux ballet donné en l’honneur de Louis XIV prit feu dans la galerie. L’incendie ne laissa quasiment aucun vestige de l’étage. Cet accident permit à la galerie d’Apollon de voir le jour sous la direction de Louis Le Vau.
Le décor du plafond fut confié à Charles Le Brun. Au XIXe siècle, il sera complété par « Apollon vainqueur du serpent Python » d’Eugène Delacroix.
Depuis 1887, la galerie d’Apollon expose les Diamants de la Couronne.. On y voit des jaspes, des agates, des lapis, des cristaux de roche, taillés à des époques diverses.
Oeuvres aux destins mouvementés, passées de mains en mains, ces joyaux ont été remontés au gré des souverains. Fondé par François Ier, enrichi sous Louis XIV, ce trésor atteint son apogée sous Louis XV avec l’achat du « Régent ». Ce diamant, « de la grosseur d’une prune de la reine Claude » selon Saint-Simon, était le plus grand diamant blanc connu en Europe.
Le « Régent » orna la couronne de Louis XV puis celle de Louis XVI. En 1801, il fut utilisé sur la garde de l’épée de Premier Consul, puis en 1812 sur le glaive de l’Empereur Napoléon Ier. Il se retrouva en 1824 sur la couronne de Charles X, puis – sous le Second Empire – sur le diadème de l’Impératrice Eugénie.
La couronne du Sacre de Louis XV (photo ci-dessus) était décorée de 282 diamants, 64 pierres de couleur et 230 perles qui furent remplacées par des imitations après le Sacre.
La parure de la reine Marie‐Amélie (photo ci-dessus) est incrustée de saphirs du Sri Lanka dans leur état naturel, c’est-à- dire non chauffés pour en changer la couleur comme on le fait aujourd’hui en joaillerie. Les saphirs sont cernés de diamants mis en valeur dans des montures en or.
Les arceaux de la couronne de l’Impératrice Eugénie (photo ci-dessus) sont formés de huit aigles en or ciselé alternant avec de longues feuilles de laurier sorties de palmettes faites de diamants. Au sommet des arceaux se trouve un globe en diamants rehaussé d’un cercle et d’un demi-cercle formés par trente-deux émeraudes et surmonté d’une croix composée de six brillants.
En vue de l’Exposition universelle de 1855, François Kramer, joaillier- bijoutier attitré de l’impératrice Eugénie, reçut la commande d’une extraordinaire ceinture de diamants. Le nœud est composé de 2.634 diamants, totalisant plus de 140 carats. En 1864, à la demande de l’Impératrice, la ceinture fut démontée et seule la pièce centrale fut préservée pour être adaptée en un devant de corsage (photo ci-dessus).
Ce collier et ces boucles d’oreilles (ci-dessus) font partie de la parure d’émeraudes offerte par l’empereur Napoléon Ier à Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine à l’occasion de leur mariage en 1810. Le collier se compose de 10 émeraudes enserrées de diamants, séparées par des palmettes enchâssant une petite émeraude ronde ; à chacune des grosses émeraudes est suspendue une émeraude en poire cerclée de diamants.
Peu après son mariage avec Eugénie, Napoléon III commanda une parure de perles et de diamants pour son épouse Eugénie, comprenant notamment un diadème (photo ci-dessus), lequel est visible sur le célèbre portrait par Winterhalter. Monté sur argent doublé d’or, ce diadème comprend 212 perles et 1.998 diamants de taille ancienne.
En savoir +
Sur le site Internet du Louvre : Mini-site du Louvre sur la Galerie d’Apollon
[Visite privée] de la Galerie d’Apollon
Cliquez sur l’image ci-dessous pour retrouver le reportage présentant la galerie, tourné en 2017 avec Guillaume Fonkenell.