Exposition « Gladiateurs, héros du Colisée »
Musée de la Romanité (Nîmes)
2 juin – 24 septembre 2018
Après avoir voyagé aux États-Unis, en Australie et dans le nord de l’Europe, cette exposition temporaire consacrée aux Gladiateurs termine son tour du monde au Musée de la Romanité de Nîmes. Un joli coup pour ce splendide musée qui a ouvert ses portes en juin dernier !
Cette exposition, conçue par Rossella Rea, conservatrice du Colisée de Rome, présente des œuvres provenant d’une dizaine de musées italiens, parmi lesquels le Musée d’Archéologie de Naples.
Dans les combats de gladiateurs, ces gens par leur condition et leur rang de la catégorie la plus basse, s’ils se montrent craintifs, suppliants, s’ils implorent qu’on les laisse vivre, nous les prenons en haine; s’ils sont courageux, fiers, s’ils s’offrent intrépidement à la mort, nous désirons les sauver; nous avons plus de pitié pour ceux qui ne recherchent pas notre compassion que de ceux qui la réclament. » – Cicéron
Les combats de gladiateurs dans l’histoire
Si les premiers spectacles de jeux de gladiateurs ont été organisés en 264 avant J.-C., ils sont rapidement devenus des symboles des victoires militaires liées aux guerres puniques qui ont fait la grandeur de l’Empire romain.
En 202 avant J.-C., une campagne militaire conduit les soldats romains en Afrique du Nord. Le continent est peuplé d’animaux sauvages, que l’on chasse au cours de grandes fêtes. Plus tard, sous le règne de l’empereur Auguste, les combats de gladiateurs, les chasses et les exécutions de condamnés constituent un spectacle complet dans l’arène. Des animaux tels que lions, hippopotames, crocodiles et même girafes, importés d’Afrique ou de Syrie effraient ou amusent le public en liesse.
Les chasses aux fauves sont magnifiques, je ne peux le nier. Mais quel plaisir peut trouver un homme de goût à voir un fragile être humain déchiré par une bête sauvage d’une force terrible, ou un élégant animal transpercé d’une lance ? » – Cicéron
Les gladiateurs affrontaient donc des hommes ou des animaux sauvages. Les spectacles d’arène ont connu un grand succès jusqu’en 300 après J.-C. environ, puis ils perdirent de leur popularité.
J’ai vu un gladiateur vraiment courageux. Il était blessé mais continuait à combattre en restant fermement debout face à son adversaire tout en tenant sa blessure avec sa main. Une autre fois, j’en ai vu un encore plus courageux, qui, après avoir été blessé, s’est retourné vers la foule qui demandait sa grâce pour son courage, en faisant signe du bras qu’il n’avait rien et ne voulait être recommandé par personne. » – Sénèque
La vie quotidienne
De nombreux gladiateurs étaient des prisonniers de guerre recrutés pour leurs qualités physiques, vendus comme esclaves et achetés par le propriétaire d’une école de gladiateurs ; d’autres étaient des criminels ou encore des volontaires, venus chercher leur liberté ou la richesse et la célébrité.
Les gladiateurs avaient dans l’Antiquité la réputation ambivalente des vedettes du porno : quand ils ne fascinaient pas comme vedettes de l’arène, ils faisaient horreur, parce que ces volontaires de la mort ludique étaient à la fois des assassins, des victimes, des candidats au suicide et de futurs cadavres ambulants. On les tenait pour impurs exactement au même titre que les prostituées : celles-ci et ceux-là sont des foyers d’infection à l’intérieur des cités, il est immoral de les fréquenter parce qu’ils sont sales, il faut les toucher avec des pincettes » – Paul Veyne dans « Comme on écrit l’Histoire »
L’Amphithéâtre des empereurs
Édifié entre 70 et 72 après J.-C. sous l’empereur Vespasien et achevé en 80 sous Titus, le Colisée à Rome était le lieu incontournable des spectacles de gladiateurs. Son sous-sol était équipé de cages, de tunnels et d’ascenseurs permettant de hisser les hommes et les animaux dans les arènes.
Un jour dans l’Arène
Dès le matin, la foule se rendait à l’amphithéâtre pour assister à la procession en musique des gladiateurs présentés à l’empereur et à toute une série de spectacles préliminaires : parodies de bataille par des clowns ou animaux dressés, puis des chasses aux animaux sauvages. À midi avaient lieu les exécutions publiques de criminels et il fallait patienter jusqu’à l’après-midi pour assister aux combats de gladiateurs.
Pour reconnaître la défaite, un gladiateur devait poser son bouclier à terre et lever son index pour demander pitié et c’est à l’empereur que revenait la décision de vie ou de mort. Si aucune clémence n’était accordée, le gladiateur était tué par son adversaire. Le vainqueur recevait alors ses prix, une branche de palme et la possibilité d’engager une prochaine fois un nouveau combat.
Le hasard vient de me conduire au spectacle de midi : je m’attendais à des jeux, à des facéties, à quelque délassement qui repose les yeux du sang humain. Loin de là : tous les combats précédents avaient été pure clémence. Cette fois, plus de badinage : c’est l’homicide dans sa crudité. Le corps n’a rien pour se couvrir ; il est tout entier exposé aux coups, et pas un ne porte à faux. La foule préfère cela aux gladiateurs ordinaires et même extraordinaires. […] Le matin c’est aux lions et aux ours qu’on livre des hommes ; à midi, c’est aux spectateurs. On met aux prises ceux qui ont tué avec d’autres qui les tueront, et tout vainqueur est réservé pour une nouvelle boucherie. L’issue de la lutte est la mort ; le fer et le feu font la besogne. […] Par passe-temps qu’on égorge encore, pour ne pas être à ne rien faire. » – Sénèque le Jeune dans « Lettres à Lucilius » (Lettre VII)
Exposition « Gladiateurs, héros du Colisée »
Musée de la Romanité
16 Boulevard des Arènes
30000 Nîmes
Ouvert tous les jours :
du 2/6 au 30/6 et du 1/9 au 4/11 : 10h–19h
du 1/7 au 31/8 : 10h-20h
sauf le mardi : du 5/11 au 31/3 : 10h-18h
Tarif plein : 8 € – réduit 6€ – jeune 7-17 ans : 3€ – gratuit jusqu’à 7 ans
En savoir +
Sur le site Internet du Musée de la Romanité
Bonsoir,
Merci pour votre présentation. J’ai vu l’expo qui est superbe !
Malheureusement il n’y a pas de catalogue de l’expo – en français du moins.
Savez-vous s’il existe un catalogue en anglais ou en italien ?
Je vous remercie par avance.
JMD
Bonjour,
Effectivement, il n’y a pas de catalogue en français pour cette exposition et je n’ai pas réussi à trouver une version dans une langue étrangère malgré mes recherches dans les boutiques des musées qui ont accueilli cette impressionnante exposition.
Il nous faudra donc nous contenter de ces photos !
Évidemment, je regrette de ne pas passer à Nîmes ces jours-ci ! Toujours aussi intéressant vos billets. Seul petit regret, les photos sont trop lourdes et peinent à s’ouvrir….voir à les compresser sans bien sûr perdre de leur excellente qualité. Merci beaucoup pour tout
Je vous remercie pour votre message et pour votre fidélité. Je viens de modifier le paramétrage du chargement des images. Est-ce que cela améliore la fluidité ?
C’est impeccable ! Sur la tablette, c’est un plaisir ! Merci