Exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
Musée du Louvre
27 juin – 30 septembre 2019
Avec environ 9.600 feuilles, Pierre Jean Mariette a réuni l’une des collections les plus fascinantes du XVIIIe siècle, visant à offrir un résumé de l’histoire du dessin.
La nouvelle exposition Arts Graphiques du Louvre permet de présenter une centaine de feuilles de cette collection. Raphaël, Michel-Ange, les Carrache, Guido Reni, Guerchin sont au rendez-vous… mais les dessins de Léonard de Vinci attendent sans doute d’être dévoilés à l’occasion de l’exposition-événement de la rentrée.
Dernier représentant d’une dynastie de marchands d’estampes, admis comme « associé libre » à l’Académie royale de peinture et de sculpture, Pierre Jean Mariette (1694-1774) est graveur et dessinateur, critique d’art et collectionneur.
On compte les curieux qui, comme moi, donnent la préférence aux ouvrages des maîtres italiens, sur ceux des peintres qu’ont produits les Pays-Bas (…). Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût, aussi n’est-ce point une exagération de vous dire que ma collection, formée dans cet esprit-là, est peut-être la plus complète et la mieux choisie qui soit en Europe. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre du 12 décembre 1769
En 1717, Pierre Jean Mariette alors âgé de 23 ans entreprend son unique voyage. Il passe plus d’un an à Vienne, puis gagne l’Italie en décembre 1718. Ce voyage se poursuivra jusqu’en juin 1719.
« Chaque dessin a été choisi avec grand soin, que ce dessin fût d’un artiste réputé ou d’un dessinateur moins célèbre mais dont l’œuvre ne méritait pas de sombrer dans l’oubli. Réunion de feuilles d’une qualité exceptionnelle, la collection Mariette est également une école, une école de l’œil. Elle permet de faire connaissance avec des artistes négligés dont les dessins n’ont pas démérité. »- Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw
Un dessin d’Italie n’est regardé qu’avec une sorte d’indifférence. Cela ne m’empêche pas de suivre mon goût. » – Pierre Jean Mariette
En passant, j’aurai l’honneur de vous dire que Louis Carrache est mon héros, son génie noble, son grand dessin et sa manière terrible de composer me charment et me surprennent tout ensemble. » – Pierre Jean Mariette dans une lettre à son père
Le choix de Mariette, l’attention et le soin apportés à la mise en valeur de chaque feuille sont d’une certaine façon une leçon sur la manière de traiter les œuvres du passé. L’œil de Mariette est en quelque sorte créatif, même si, parfois, il traite ses dessins, les retouchant, les agrandissant, les divisant par la tranche, les coupant en deux dans leur épaisseur, d’une manière que nous jugeons aujourd’hui bien désinvolte. » – Pierre Rosenberg dans « Les dessins de la collection Mariette »
Le « montage Mariette » se reconnaît au papier bleu, au cartouche adapté au style du dessin qui porte le nom de l’artiste – et aussi à l’élégance de sa mise en page – le jeu des filets ombrés, les couleurs des premiers cadres relevant le dessin, la qualité du bandeau doré, etc.
Après sa mort, les dessins rassemblés par Mariette firent l’objet d’une vente aux enchères à Paris en 1775. De nombreuses feuilles furent acquises pour le roi et font aujourd’hui partie des collections du Louvre. L’essentiel de la collection fut dispersé.
Sources :
– dossier de presse de l’exposition « Dessins italiens de la collection Mariette »
– « Les dessins de la collection Mariette » (Electa) de Pierre Rosenberg en collaboration avec Lure Barthélemy-Labeeuw
Toutes les photographies par @scribeaccroupi.
En savoir +
Regardez la conférence de présentation de l’exposition avec Pierre Rosenberg, Président-Directeur honoraire du musée du Louvre, Victor Hundsbuckler, musée du Louvre, Laure Barthélemy-Labeeuw et Marie-Liesse Delcroix.