[Louvre] Le Salvator Mundi (n’a finalement pas été exposé) à Paris en 2019

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Mise à jour du 13 avril 2021

Le « Salvator Mundi » (« sauveur du monde ») est une peinture à l’huile sur panneau de noyer mesurant 65 cm sur 45 cm dont l’attribution à Léonard de Vinci est sujet à de nombreuses discussions.

De Giovanni Boltraffio… à Léonard de Vinci

Ce portrait a d’abord appartenu au roi d’Angleterre Charles Ier (1600-1649). En 1763, il est vendu aux enchères avant de disparaître jusqu’en 1900. Lorsqu’il refait parler de lui, il est attribué à Giovanni Boltraffio, l’un des élèves de Léonard de Vinci. En 1958, sa vente aux enchères à Londres rapporte tout juste 45 livres.

Le « Salvator Mundi » est de nouveau vendu en 1999 par la maison Sotheby’s, mais cette fois-ci, non comme une œuvre de Boltraffio, mais comme celle d’un élève non identifié de Léonard. Le prix bondit alors à 332.500 dollars.

La main qui cloche

Depuis son authentification en 2011, quelques spécialistes ont émis des réserves sur le rôle véritablement joué par Léonard dans sa réalisation. Ainsi, l’historien d’art Jacques Franck critique la qualité de réalisation de la main du Christ : « ce qui cloche, c’est le majeur dans la main droite du Christ. Sa représentation est fausse dans l’anatomie et dans la perspective. »

Sous les vieilles couches…

Pour sa part, Pietro Mariani, historien d’art, explique qu’ « avant la rénovation, le tableau était dans un très mauvais état, couvert de vieilles couches de peinture. Mais durant la rénovation, la qualité du tableau émergea — les couleurs merveilleuses, les bleu et les rouge du vêtement, qui rappellent la Cène. »

Une vente record

Le « Salvator Mundi » avait été acheté en 2013 par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, pour 108 millions d’euros au marchand d’art suisse Yves Bouvier. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, serait le nouveau propriétaire de l’œuvre après sa vente record en novembre 2017 pour 450 millions de dollars.

Exposition Léonard de Vinci en 2019 au Louvre

D’abord censé être exposé au Louvre Abu-Dhabi à partir du 18 septembre 2018, le chef-d’œuvre était espéré à Paris au Musée du Louvre dans le cadre de la grande rétrospective consacrée à Léonard de Vinci (24 octobre 2019 – 24 février 2020) à l’occasion du cinquième centenaire du décès de l’artiste à Amboise en 1519.

Cela n’aura finalement pas été le cas.

Léonard n’aurait fait que contribuer au tableau

Le 13 avril 2021, France 5 diffuse un documentaire réalisé par le journaliste Antoine Vitkine dans lequel il raconte en détail l’histoire de cette version du ‘Salvator Mundi’ et les rebondissements concernant son attribution à Léonard de Vinci.

Le documentaire révèle notamment que le tableau aurait fait le voyage jusqu’à Paris pour être expertisé pendant trois mois par le C2RMF et que sa présentation en tant qu’œuvre du seul Léonard de Vinci n’aurait finalement pas été retenue par le Louvre. Face aux exigences du propriétaire du tableau, l’intervention du Président de la République Emmanuel Macron aurait été nécessaire pour arbitrer la manière de présenter l’œuvre dans l’exposition du Louvre.

Finalement, c’est la « version Ganay » du « Salvator Mundi » (photographie ci-dessous) qui a été exposée en 2019 ; un tableau que le cartel attribue à l’atelier de Léonard de Vinci.

« Salvator Mundi » (version Ganay) par l’atelier de Léonard de Vinci – Collection privée – Exposition « Léonard de Vinci » (2019) au musée du Louvre

Un catalogue fantôme ?

L’affaire du « Salvator Mundi » n’est pas avare en rebondissements ! Ainsi, dans un article du « Le Parisien » paru le 12 avril 2021, le journaliste Yves Jaeglé écrit que le Louvre aurait, en fait, identifié le tableau comme « un vrai Léonard et de sa seule main », dans un catalogue aujourd’hui disparu.

En outre, les chercheurs du C2RMF auraient attribué le tableau à Léonard, et à lui seul, tout en soulignant le manque d’une « impression de vie » qui aurait disparu du fait « d’anciennes restaurations sans doute trop brutales ».

C’est à ne plus rien y comprendre ! La suite au prochain épisode…

Sources :
Article du « Figaro » le 7 décembre 2017
Article du site « Slate » le 4 juillet 2011
– Article de France TV Info
Article du « Monde » le 16 novembre 2017
Article de France TV le 8 avril 2021
Article du « Parisien » le 12 avril 2021

Photographies : Wikipedia (sauf la photographie dans l’exposition Léonard de Vinci par @scribeaccroupi)

Détail du « Portrait de Lisa Gherardini, épouse de Francesco del Giocondo » dite « Monna Lisa, la Gioconda » ou « La Joconde »

4 Commentaires

  1. Si c’est un Da Vinci , comment expliquer la malhabile déformation des plis du vêtement derrière la sphère de cristal .L’orbe dans la main gauche du Christ devrait grossir et n’inverser le vêtement derrière lui. Hormis la thèse tirée par les cheveux d’une boule creuse , je vois une erreur accablante d’un élève de Léonard .

    • Un documentaire sur le  » Salvador Mundi  » était à voir récemment sur Arte, il semblerait bien que ce tableau soit de  » l’atelier de Vinci « , mais surtout il s’agirait
      d’une grosse affaire d’ argent où l’art n’a guère sa place ! Encore merci pour toutes ces visites confinées
      Joyeux printemps ! AA🎈

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