[Exposition] Pompéi, un récit oublié au musée de la Romanité de Nîmes

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Exposition « Pompéi, un récit oublié »
Musée de la Romanité (Nîmes)
6 avril – 6 octobre 2019

Nous sommes en août ou octobre de l’an 79 après J.-C. : le Vésuve entre en éruption et va bientôt ensevelir les villes de Pompéi et Herculanum. Depuis la base navale de Misène, Pline l’Ancien, homme de lettres et amiral de la flotte romaine, observe le phénomène et décide d’appareiller douze navires pour permettre aux habitants de Pompéi de fuir par la mer.
L’exposition « Pompéi, un récit oublié » revient sur ce premier cas documenté de sauvetage de civils de la part d’une force militaire.
Dans la vidéo ci-dessous, Manuella Lambert, conservateur du Patrimoine au musée de la Romanité, nous fait découvrir les acteurs de cet épisode méconnu, ainsi que les objets de la vie quotidienne à Pompéi.

Ce phénomène surprit mon oncle, et, dans son zèle pour la science, il voulut l’examiner de plus près. Il fit appareiller un navire liburnien (…) Il sortait de chez lui, lorsqu’il reçut un billet de Rectine, femme de Tascus. Effrayée de l’imminence du péril (car sa villa était située au pied du Vésuve, et l’on ne pouvait s’échapper que par la mer), elle le priait de lui porter secours. Alors il changea de but, et poursuivit avec un courage héroïque ce qu’il n’avait d’abord entrepris que par simple curiosité. Il fit préparer des quadrirèmes, et y monta lui-même pour aller secourir Rectine et beaucoup d’autres personnes qui avaient établi leur habitation sur cette côte riante. » – Pline le Jeune, lettres VI 16

« Sans doute, on m’accusera à juste titre, je ne l’ignore pas, d’ingratitude et de paresse, si je parle avec cette brièveté, et pour ainsi dire en passant, de cette terre, élève et en même temps mère de toutes les terres, choisie par la providence des dieux pour rendre le ciel lui-même plus brillant, réunir les empires dispersés, adoucir les mœurs, rapprocher par la communauté du langage des idiomes discordants et sauvages de tant de peuples, donner aux hommes la faculté de s’entendre, les policer, en un mot, devenir la patrie unique de toutes les nations du globe. » – Pline l’ancien, « Naturalis Historia », III, 39

« Que de richesses, que de charmes dans la seule côte de la Campanie, chef-d’œuvre où évidemment la nature s’est plu à accumuler ses magnificiences : ajoutez ce climat perpétuellement salubre et favorable à la vie, ces campagnes fécondes, ces coteaux si bien exposés, ces bocages exempts de toute influence nuisible, ces bois ombreux, cette végétation variée des forêts, ces montagnes d’où descendent tant de souffles de vents, cette fertilité en grain, en vin, en huile ; ces troupeaux revêtus de laines précieuses, ces taureaux au cou puissant, ces lacs, cette abondance de fleuves et de sources qui l’arrosent tout entière, ces mers, ces ports, cette terre ouvrant partout son sein au commerce, et s’avançant elle-même au milieu des flots, empressée d’aider les mortels. » – Pline l’ancien, « Naturalis Historia », III, 40-41

Le parcours s’organise autour d’un ensemble de plus de 250 objets archéologiques issus de Pompéi, Herculanum et d’autres sites importants de Campanie, exceptionnellement prêtés par des grands musées italiens.

Vous avez dit 24 août 79 ?

Jusqu’à très récemment, scientifiques et archéologues s’accordaient à dater l’éruption au 24 août 79 après J.-C., les manuscrits de Pline mentionnant les calendes de septembre. Erreur de copiste ? Un de ses écrits place l’éruption au 24 octobre. Une date confirmée par de nouveaux indices trouvés dans les nouvelles fouilles : amphores contenant du vin fraîchement pressé, braseros allumés, noix et figues vendues au marché, monnaie frappée en septembre et inscription datant du 17 octobre.

« Heureux les hommes auxquels les dieux ont accordé le privilège de faire des choses dignes d’être écrites, ou d’en écrire qui soient dignes d’être lues. Plus heureux encore ceux auxquels ils ont départi ce double avantage. Mon oncle tient son rang parmi les derniers. » – Pline le Jeune, lettres VI 16

Exposition « Pompéi, un récit oublié »
6 avril – 6 octobre 2019
Musée de la Romanité
16 Boulevard des Arènes
30000 Nîmes

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