Le meurtre de Galswinthe

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Tableau d’Eugène Philastre, dit Philastre fils (1827/1828-1886)
Musée de Soissons

L’Austrasie est un royaume mérovingien tombé dans l’oubli.
Créé à la mort de Clovis en l’an 511, ce royaume s’étendait sur l’est de la France, la Belgique, le Luxembourg et l’ouest de l’Allemagne.

Des rois fainéants ?

A partir de l’époque de Charlemagne, roi carolingien, les anciens souverains mérovingiens ont été dénigrés et caricaturés comme « rois fainéants », à savoir ceux qui n’ont rien fait (« fait néant »).
On doit cette appellation aux écrits d’Eginhard dans sa « Vie de Charlemagne » écrite au IXe siècle. Ce biographe de Charlemagne cherchait ainsi à légitimer la prise de pouvoir carolingienne.

L’assassinat de Galswinthe

La fin de la dynastie mérovingienne aurait été marquée par des querelles de succession et des histoires sanglantes, comme celle de la reine Galswinthe.
Au XIXe siècle, le peintre Eugène Philastre imagine l’instant de l’assassinat de cette reine mérovingienne.

Galswinthe épousa Chilpéric Ier, roi de Neustrie, en 567.
L’année suivante, elle fut étranglée, sans doute sur ordre de son mari (représenté observant la scène à droite sur le tableau).

Cette mort eut d’importantes répercussions : sa sœur Brunehaut, épouse de Sigebert Ier, roi d’Austrasie et demi-frère de Chilpéric, engagea les hostilités. La guerre qui s’ensuivit dura plus de quarante ans.

Cette histoire tragique a été racontée dès 592 par Grégoire de Tours dans son « Histoire des Francs ».

Lorsqu’elle fut arrivée chez le roi Chilpéric, [Galswinthe] fut accueillie avec beaucoup d’honneurs et associée à lui par le mariage. Il éprouvait aussi pour elle un grand amour, car elle avait apporté avec elle de grands trésors. Mais son amour pour Frédégonde qu’il avait eue auparavant comme femme provoqua entre eux un grand différent. Elle avait déjà été convertie à la foi catholique et ointe de chrême. Or comme elle se plaignait constamment au roi d’avoir à supporter des injures et de ne jouir auprès de lui d’aucune considération, elle demanda la permission de rentrer librement dans sa patrie en laissant les trésors qu’elle avait apportés avec elle. Le roi feignant de nier la chose, l’apaisa par de douces paroles. Finalement il la fit égorger par un esclave et on la trouva morte dans son lit. […] Quant au roi, après avoir pleuré la morte, il reprit après quelques jours Frédégonde qu’il épousa. » – Grégoire de Tours – « Histoire des Francs »

Musée de Soissons
2 Rue de la Congrégation
02200 Soissons

Ce tableau est exposé jusqu’au 2 octobre 2017 à Saint-Germain-en-Laye.

Musée d’Archéologie nationale
Place Charles de Gaulle
78100 Saint-Germain-en-Laye

Découvrez l’exposition « Austrasie, royaume mérovingien oublié »

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