[Exposition] Le sculpteur César, une première à Beaubourg

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Exposition « César – La rétrospective »
13 décembre 2017 – 26 mars 2018
Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou

En 1991, à la question: « Qu’est-ce que ça vous fait d’être un artiste reconnu et très médiatique ? », César répondait : « Connu de qui ? J’ai soixante-dix ans et le plus grand musée de mon pays, Beaubourg, ne m’a jamais exposé. »

Pour le vingtième anniversaire de la mort du sculpteur, le Centre Pompidou consacre une première grande rétrospective à César avec une centaine d’œuvres.

Né à Marseille en 1921, César commence un apprentissage qui le conduit à Paris à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts. Il rencontre notamment Alberto Giacometti, Germaine Richier, Pablo Picasso et se fait très vite remarquer par ses « fers soudés ».

César, il est vrai, fut immensément célèbre et populaire de son vivant ; certains le lui ont reproché. Mais de ce point de vue aussi, César anticipa, mariant à merveille une œuvre en perpétuel mouvement et le personnage public qu’il affichait, avec humour et faconde. »- Serge Lasvignes, Président du Centre Pompidou

A l’occasion du dernier week-end d’ouverture de l’exposition, je vous propose un parcours en images, ponctué de propos signés de César.

« La danseuse » (1949) par César – Collection particulière
« Victoire de Villetaneuse » (1965) – Collection du Nouveau Musée National de Monaco (œuvre au premier plan)

Un sculpteur peut faire un torse, et sans anecdote, sans explication, l’objet tient. Il n’a pas besoin de terminer l’œuvre. Elle existe. On gratte la poussière en Grèce et on trouve une sculpture sans tête ni jambe. On ne sait pas qui l’a faite, ni à quelle époque. C’est un fragment de corps humain, mais il suffit à évoquer la sculpture grecque tout entière […]. Ma « Victoire de Villetaneuse », il lui manque la tête, mais il ne lui manque rien. On ne peut rien y ajouter. On ne peut pas y mettre une poule ou une colombe. » – César

Je ne pensais pas […] que je pourrais exposer mes Expansions, et puis j’ai décidé d’assumer complètement les conséquences de mon geste. Chez moi, c’est toujours comme ça, il y a l’idée qui jaillit tout à coup à partir de la découverte d’un matériau, d’un procédé, mais je mets longtemps à l’assumer, je tourne autour, je cherche à tirer toutes les conclusions de ce langage nouveau, j’en expérimente les possibilités, les ressources, je corrige une forme, j’en reprends une autre… Avec les mousses, c’était pareil, je faisais des essais, ces formes molles me fascinaient… » – César

« Expansion n°1 » (1969) par César – Collection particulière, Courtesy Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris

Pour « Le Sein », je voulais mouler celui de Brigitte Bardot ou celui de Jane Fonda. Simplement, parce que faire le sein d’une vedette, c’est intéressant en tant que personnage d’actualité. […] Mais ça ne s’est pas fait. Alors, j’ai pris des modèles du Crazy Horse. […] J’ai aussi fait des genoux, des ventres, des épaules, des fesses… Je voulais même aller plus loin, agrandir mon pouce, et puis, en partant de ce moulage, agrandir un détail, c’est-à-dire que d’une forme à trois dimensions j’arrivais à une sorte d’épuration monumentale. On aurait dit des collines chinoises. Quand on isole le fragment d’un agrandissement, on arrive à quelque chose de tout à fait abstrait. » – César

« Blu Francia 490 » (1998) par César – Collection particulière (au premier plan)

L’aventure des Compressions n’a rien à voir avec une foucade. Les premières datent de 1958. Je les avais remarquées dans un coin de l’usine. Elles m’avaient plu et j’en ai rapporté deux petites chez moi. Pour quoi faire ? Je n’en sais rien. Allais-je les utiliser comme presse-papier ou les intégrer dans une sculpture ? Je les avais vues, mais pas assumées. Entre ces deux actions, il y a une marge que je n’intellectualisais pas. Je n’ai donc ni signé ni daté ces “objets trouvés”, pas plus que je ne signe un tube déformé ou une casserole trouée que j’entrepose dans mon atelier. » – César

« Fanny Fanny » (1990) par César – Collection particulière, Courtesy Fondation César, Bruxelles
« Le Centaure » (1983) par César – Dépôt du Centre national des arts plastiques, Puteaux, au Musée Picasso d’Antibes

J’ai fait un hommage à Picasso parce que j’ai aimé Picasso […]. J’admire le sculpteur ; Pablo, c’est un Centaure sur deux pattes. Pour moi, le thème du Centaure, c’est le grand thème de la statuaire classique, celui des grands monuments équestres d’après lesquels j’ai travaillé quand j’étais élève à l’Ecole des beaux-arts, devant les plâtres de la salle des antiques. […] Mon Centaure, fait en hommage à Picasso, même si on enlève ma signature, même mutilé par un tremblement de terre, il existera. » – César

Exposition « César – La rétrospective »
13 décembre 2017 – 26 mars 2018
Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou
Place Georges-Pompidou
75004 Paris

Source : dossier de presse de l’exposition

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