[Exposition] Les relations amoureuses en 10 chefs-d’œuvre

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Exposition « Amour »
26 septembre 2018 ‐ 21 janvier 2019
Musée du Louvre-Lens

La nouvelle exposition temporaire du Louvre-Lens présente une histoire des relations amoureuses. Dans cet article, je vous propose une sélection personnelle de 10 chefs-d’œuvre qui racontent cette histoire.

Oh ! Être couchés côte à côte dans le même tombeau, la main dans la main, et de temps en temps, dans les ténèbres, nous caresser doucement un doigt, cela suffirait à mon éternité. » – Victor Hugo dans « Les Misérables »

Le gardien du trésor Youyou et sa femme Tiy (vers 1391 -1353 av. J.-C.) – Musée du Louvre

Aux premiers temps de la création, la terre était peuplée d’hommes à la nature double. Ces êtres répartis en trois genres réunissaient chacun deux moitiés : deux hommes pour les premiers, deux femmes pour les seconds, un homme et une femme enfin pour les troisièmes appelés androgynes. Lorsque la révolte des dieux éclata, les Olympiens séparèrent en deux ces êtres primitifs qui, dès lors, se mirent en quête de leur partie perdue. L’amour serait ainsi le besoin impérieux poussant chaque être à renouer avec sa complétude en retrouvant son autre moitié.

Urne cinéraire étrusque : couple à demi-étendu sur une klinè faisant les gestes de l’offrande du parfum (vers 510-500 av. J.-C.) – Musée du Louvre

En pierre ou en argile, en Étrurie comme en Égypte, les portraits funéraires donnent bien souvent à voir des couples réunis pour l’éternité, tels ce couple étrusque figuré sur une urne cinéraire.

Au commencement exista le Chaos, puis la Terre à la large poitrine (…) ; ensuite le sombre Tartare, placé sous les abîmes de la Terre immense ; enfin l’Amour, le plus beau des dieux, l’Amour, qui amollit les âmes, et, s’emparant du cœur de toutes les divinités et de tous les hommes, triomphe de leur sage volonté. » – Hésiode dans la « Théogonie »

« Éros bandant son arc » (2e siècle) d’après un original du 4e siècle avant J.-C. – Musée du Louvre

Si la jeunesse et la beauté sont des caractéristiques nécessaires à sa représentation, Éros a dans un premier temps, les traits d’un adolescent et non ceux d’un enfant ainsi que le figure cette copie romaine d’après un original en bronze du sculpteur Lysippe. Cette sculpture a été largement restaurée au cours de son histoire. Seuls le corps et la tête du dieu sont antiques… encore que celle-ci ne soit pas celle d’origine.

« Ève avant le péché » (1891) par Eugène Delaplanche – Musée d’Orsay

Eugène Delaplanche représente Ève assise dans une attitude pensive. Elle a la pomme en main et le serpent se faufile à ses pieds. Le sculpteur a choisi le moment où la jeune femme semble s’interroger sur le fait de transgresser ou pas l’interdit divin.

« Adam et Ève » (vers 1526-1550) par Giuseppe della Porta Salviati – Musée des Augustins (Toulouse)

Le péché originel est aussi un péché de chair, assimilation apparue dès la fin de l’Antiquité et développée par les théologiens du Moyen-Âge. La femme est alors perçue comme celle dont l’irrésistible séduction entraîne l’homme sur les chemins du plaisir mais aussi sur ceux du malheur puisque le couple est expulsé du Jardin d’Éden.

« La Bienheureuse Ludovica Albertoni » – Terre cuite d’après Le Bernin – Musée du Louvre

Les artistes représentent l’extase mystique, que sainte Thérèse décrit comme une « dilatation d’amour ». La Bienheureuse Ludovica Albertoni déclare avoir connu une telle expérience. L’extase devient le prétexte à une représentation de la sensualité du corps féminin.

Valve de miroir : « le siège du Château d’Amour » – Ivoire (1325-1350) – Musée du Louvre

Au Moyen Age, l’amour se manifeste par les cadeaux offerts à la dame, telles les boîtes de miroir. Ces objets  luxueux sont constitués de deux plaquettes d’ivoire protègeant un miroir en métal poli. L’extérieur est sculpté de bas-reliefs qui narrent des épisodes de la vie courtoise. Ce genre de scène est une métaphore de la conquête amoureuse où les chevaliers montent à l’assaut des murailles tandis que les femmes se défendent en leur jetant des fleurs.

« Le Verrou » (1777) par Jean-Honoré Fragonard – Musée du Louvre

Je le répète, amusez-vous ; mais n’aimez point ; ne vous embarrassez pas davantage de l’être : ce n’est pas de s’exténuer en lamentations, en soupirs, en œillades, en billets doux qu’il faut ; c’est de foutre, c’est de multiplier et de changer souvent ses fouteurs (…). » – Sade dans « La philosophie dans le boudoir »

« L’Odalisque » par François Boucher – Musée des Beaux-Arts de Reims

Porté par des auteurs comme Sade, le libertinage concerne les catégories les plus aisées de la société, dès l’époque de Louis XV. Le libertinage gagne la sphère artistique où, en jouant des effets de voilé et de dévoilé, les artistes mettent en scène différents personnages dans des compositions reposant sur l’idée de voyeurisme.

« Psyché et l’Amour » (vers 1797) par Antonio Canova – Musée du Louvre

Psyché s’était éprise du dieu Amour qui lui avait défendu de voir son visage. Psyché transgresse cet interdit et doit ensuite surmonter de multiples épreuves. Finalement les dieux accordent la main d’Amour à Psyché qui, de ce fait, gagne l’immortalité en devenant déesse. Canova modèle les deux amants regardant un papillon, en grec « Psukhê », un mot qui désigne également l’âme.

D’autres histoires et d’autres chefs-d’œuvre sont à découvrir jusqu’au 21 janvier 2019… alors, tous à Lens !

Musée du Louvre-Lens
99 rue Paul Bert
62300 Lens

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